L’alimentation intuitive chez l’enfant

Le jeune enfant a une alimentation intuitive jusque 2 ou 3 ans. Il suit son instinct pour manger. Vous aurez sûrement remarqué qu’il demande ou pleure quand il a faim et quelle que soit l’heure. Il s’arrête quand il n’a plus faim, il recrache un aliment qu’il n’aime pas. Aussi, il ne finit pas son biberon à tout prix et ne sort pas de table en ayant trop mangé. Son alimentation est intuitive, naturellement.

Quand il est malade et naturellement d’ailleurs, il ne souhaite pas manger car son corps ne lui envoie pas de signaux de faim. Il sait écouter ses repères internes pour prendre la juste quantité dont il a besoin, au moment où il en a besoin voire même les aliments qui lui conviennent.

Pourquoi l’enfant perd t-il ses repères par la suite ?

L’enfant perd son alimentation intuitive car d’autres repères se mettent en place par la suite et peuvent couper les liens de l’enfants avec ses propres repères instinctifs. Il s’agit bien sûr de la télé et des écrans avec les publicités mettant en avant les « bons » aliments et les « mauvais » aliments, ce qu’est un « joli » corps et un corps moins « joli » ou hors-norme (donc anormal). L’impact aussi de la cantine et des portions servies, du cercle récompense/privation autour de certains aliments se liant petit à petit avec la gestion des émotions de l’enfant.

Chaque parent a la volonté de bien faire et cela représente toujours un stress pour un parent d’avoir un enfant qui selon lui ne mange « pas assez » ou mange « trop ». Et l’utilisation de ses propres repères d’adulte vont lui servir de guide pour dicter à l’enfant ce qu’il doit manger, le fameux « finis ton assiette pour avoir un dessert ». Il n’y a pas de bons ou mauvais parents, il y a juste des parents qui essayent de faire de leur mieux !

Les erreurs à éviter

Finis ton assiette

On a l’impression de gâcher quand on doit jeter la nourriture qui reste dans l’assiette. Mais n’est-ce pas aussi gâcher que de mettre dans son corps quelque chose dont il n’a plus besoin ?

« Tu n’auras pas dessert » : si l’enfant ne finit pas son assiette c’est peut être qu’il n’a plus envie de continuer à manger cet aliment. Il a pris du plaisir à manger mais son plaisir n’est plus aussi fort ou n’est plus présent pour cet aliment en particulier et c’est OK. C’est toujours bien de l’inviter à goûter de tout pour qu’il se construise sa propre palette de connaissances gustatives pour apprendre à diversifier de plus en plus son alimentation. Le priver de dessert a tendance à diaboliser le sucré et mieux vaut l’éviter.

Grignotage vs goûter

Manger en dehors des repas n’est pas toujours du grignotage. L’enfant a besoin d’un goûter par exemple pour couvrir ses besoins de l’après-midi et de la journée en énergie. S’il a faim à 18h30 c’est peut être que son déjeuner ou son goûter étaient trop légers pour lui. Pourquoi ne pas le faire dîner plus tôt tout simplement pour répondre à cette faim bien présente ?

Les bonsbons sont interdits

Diaboliser des aliments revient à mettre des étiquettes sur les aliments comme étant « bons » ou « mauvais ». Quand l’enfant mangera un aliment « mauvais » il aura l’impression de transgresser une règle, un interdit. Or ces aliments sont souvent ses aliments préférés comme le sucré, les pâtisseries, les gâteaux, les chips … Le comportement naturel pour lui serait alors de se cacher pour pouvoir répondre à son envie sans se faire gronder.

Supprimer les interdits revient à envoyer un message plus positif à son enfant : aucun aliment n’est interdit mais il y a des moments pour les manger dans la journée ou dans la semaine. C’est OK de manger un bonbon ou un gâteau.

De là à le laisser choisir ce qu’il mange tous les soirs non ! Les parents sont là pour accompagner l’enfant dans ses choix alimentaires, le guider et mettre à profit cette connaissance alimentaire qu’ils ont acquis pour proposer des menus qui font sens par rapport à l’équilibre, les saisons, les goûts de tous, ses origines …. la diversité et le plaisir sont au rendez-vous !

Ne pas tous manger la même chose à table

Proposer à l’un de ses enfants en surpoids de manger quelque chose de différent que les autres va renforcer l’idée qu’il n’a pas le droit de manger comme tout le monde. On renforce les interdits et surtout l’étiquette que l’on met sur son enfant « tu es différent ». Le repas en famille est un moment important qui doit rester source de plaisir autour de l’assiette pour tout le monde. Mieux vaut changer le menu de tout le monde que propose un menu différent à l’un de ses enfants pour encore une fois éviter de diaboliser certains aliments.

L’enfant ne doit pas sauter de repas

L’enfant ne se laisse pas mourir de faim. A part pour des pathologies graves comme l’anorexie, s’il ne mange pas c’est qu’il est malade ou simplement qu’il n’a pas faim. Il est à l’écoute de ses besoins et de ses sensations internes et même si notre petit coeur de parent se froisse à l’idée que notre enfant aille au lit sans manger c’est OK. L’enfant sait !

Comment reconnecter son enfant avec son alimentation intuitive ?

Apprendre à reconnaître sa faim

Est-ce que tu as faim ? Que ressens-tu quand tu as faim ? Combien tu as faim ? La faim est un repère essentiel pour manger et il est très utile que l’enfant puisse savoir quand il a faim et quand cette sensation disparait : ce qu’on appelle la satiété.

Créer un espace propice au repas

Manger avec un écran ou même une émission de radio nous déconnecte du moment présent. Une étude a démontré que devant la télé, on mangeait 36% de pizza en plus que ce qu’on aurait mangé habituellement. Recréer un moment où le repas est célébré avec plaisir est important : sans écran, à table et ensemble quand c’est possible !

Apprendre à vraiment déguster

Manger certains aliments comme les chips, les cacahuètes, les raisins secs se fait souvent dans une répétition rapide ou à pleines poignées sans vraiment se connecter au goût de l’aliment ou au plaisir qu’il nous procure. Utiliser ses sens et son plaisir de manger permet de vraiment goûter et profiter des aliments que l’on mange et ralentir naturellement la cadence.

Participer à la préparation des repas

« J’aime pas » : cette petite phrase anodine de contestation devant un plat que l’enfant n’a même pas goûté ! Si l’enfant participe à la préparation du repas, il voit les ingrédients utilisés, les découpe, les lave, touille …. le lien qu’il va créer avec ce plat quand il l’aura devant lui sera tout autre.

La cuisine permet à l’enfant de mieux comprendre et appréhender son assiette : d’où elle vient, comment elle a été préparée et d’anticiper aussi le plaisir qu’il aura à la dégustation.

Je propose des ateliers d’alimentation en pleine conscience pour les enfants afin de les guider pour retrouver leurs repères internes et une alimentation intuitive pour mieux manger et prendre plus de plaisir. Des ateliers ludiques où l’enfant est au centre de l’expérience et pourra aussi refaire les exercices à la maison avec sa famille, en utilisant les cartes jeu que j’ai créées.

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